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Pratiques médicales et interventions chirurgicales sur les enfants intersexes





Les pratiques médicales concernant les enfants intersexes ont suscité de nombreux débats et controverses. Les interventions chirurgicales et les traitements hormonaux non consensuels pratiqués sur les bébés et les enfants intersexes soulèvent des questions éthiques et de droits humains. Examinons ces interventions et les mouvements visant à y mettre fin.





Interventions médicales et chirurgicales


1. Chirurgies génitales

Les chirurgies génitales sont souvent pratiquées sur les bébés et les enfants intersexes pour aligner leur apparence physique sur les normes binaires de genre masculin ou féminin. Ces interventions peuvent inclure :


  • Clitoridectomie : Réduction de la taille du clitoris chez les enfants nées avec des organes génitaux considérés comme "trop grands" pour être féminins.

  • Vaginoplastie : Création ou élargissement d'un vagin chez les enfants considérées comme ayant besoin d'une apparence génitale féminine.

  • Phalloplastie : Création ou reconstruction d'un pénis chez les enfants jugés nécessitant une apparence génitale masculine.

  • Gonadectomie : Ablation des gonades (testicules ou ovaires) chez les enfants présentant des gonades atypiques ou non conformes aux attentes de genre.


2. Traitements hormonaux

Les traitements hormonaux sont également utilisés pour influencer le développement des caractéristiques sexuelles secondaires. Par exemple, des médicaments peuvent être administrés pour réduire la production d'androgènes chez les enfants avec hyperplasie congénitale des surrénales (HCS) afin de minimiser la virilisation.


3. Justifications médicales et sociales

Les médecins et les parents peuvent justifier ces interventions pour des raisons médicales, comme la prévention des infections urinaires, ou pour des raisons sociales, telles que l'intégration sociale et la prévention de la stigmatisation. Cependant, ces justifications sont de plus en plus contestées par les défenseurs des droits intersexes.


Conséquences des interventions non consenties


Les interventions médicales non consensuelles sur les enfants intersexes peuvent avoir des conséquences graves et durables :


  • Complications physiques : Les chirurgies peuvent entraîner des douleurs chroniques, des cicatrices, des infections, et des pertes de sensation.

  • Traumatismes Psychologiques : Les enfants peuvent ressentir des traumatismes psychologiques, de la honte, et de la confusion concernant leur identité de genre.

  • Violation des Droits : Ces interventions sont souvent réalisées sans le consentement éclairé des individus concernés, violant leur droit à l'intégrité corporelle et à l'autodétermination.


Mouvements pour l'arrêt des chirurgies non consenties


1. Plaidoyer et activisme

Des organisations et des activistes intersexes à travers le monde militent pour l'arrêt des chirurgies non consenties sur les enfants intersexes. Ils soulignent l'importance du consentement éclairé et de l'autodétermination, et appellent à des pratiques médicales plus respectueuses des droits humains.


2. Changements législatifs

Certaines juridictions ont pris des mesures législatives pour protéger les droits des enfants intersexes :


  • Malte : En 2015, Malte est devenu le premier pays à interdire explicitement les interventions chirurgicales non consensuelles sur les enfants intersexes.

  • Allemagne : En 2021, l'Allemagne a adopté une loi interdisant les interventions médicales non nécessaires sur les enfants intersexes sans leur consentement éclairé.

  • Québec : Bien que le Québec n'ait pas encore de lois spécifiques interdisant les interventions médicales non consensuelles sur les enfants intersexes, il existe des protections générales contre la discrimination. La Charte des droits et libertés de la personne du Québec offre une base juridique pour protéger les enfants intersexes contre les interventions non consenties. Les défenseurs des droits des personnes intersexes continuent de militer pour des lois spécifiques afin d'assurer une protection plus explicite et robuste.


3. Directives et protocoles médicaux

Des organisations médicales et des associations professionnelles développent des directives et des protocoles pour promouvoir des soins respectueux des droits des enfants intersexes. Ces initiatives encouragent l'attente et la surveillance active plutôt que les interventions précoces, permettant ainsi aux enfants de participer à la prise de décision lorsque cela est possible.


4. Sensibilisation et éducation

La sensibilisation et l'éducation jouent un rôle crucial dans le changement des pratiques médicales. Des campagnes de sensibilisation visent à informer les parents, les professionnels de la santé et le public sur les réalités de l'intersexuation et les droits des personnes intersexes. Ces efforts contribuent à réduire la stigmatisation et à promouvoir des pratiques médicales plus éthiques.


Conclusion

Les pratiques médicales et chirurgicales sur les enfants intersexes sont une question complexe qui implique des considérations éthiques, médicales et de droits humains. Les mouvements pour l'arrêt des chirurgies non consenties soulignent l'importance de respecter l'intégrité corporelle et l'autodétermination des individus. En adoptant des approches plus respectueuses des droits humains et en promouvant des changements législatifs et éducatifs, nous pouvons progresser vers des soins plus éthiques et inclusifs pour les personnes intersexes.

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