Je ris
Comme un timbré,
J'ai le rire excité,
J'ai le souffle pâmé
De ce rire délirant.
J'en ai mal au ventre
De me tordre ainsi de rire,
Crampé en deux,
J'en pisse de rire,
De ce rire sans retenue.
Mon rire résonne
Dans tout l'habitacle de ma voiture,
Comme dans une caisse de tambour,
Je m'en balance d'avoir l'air d'un fou.
Je ris
De tout mon cœur, de toute mon âme,
Bientôt allégé de cette dysphorie,
C'est l'euphorie
De la pure folie.
Je ris
À la barbe de la vie.
Désormais, je n'aurai plus cette sensation
De me sentir homme incomplet.
Je n'ai jamais autant ri de ma vie,
Un rire franc
Qui dit MERCI à la vie
Pour m'avoir rendu jusqu'ici.
Un rire
Qui déballe toute la souffrance d'une vie entière,
Un rire aussi beau qu'une voix de ténor
Qui surmonte les hauts et les bas de ce long chemin de transition.
Je m'esclaffe, l'état mental, c'est bon pour le moral,
Je glousse ce grand bonheur sur mon avenir certain.
Je ris, lettre à la main,
Qui approuve mes chirurgies de réassignation sexuelle.
Gratitude DOCTEUR...
Extrait du journal personnel (poésie de la transitude) de Samuel
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