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  • zenitudetrans

''Moi''


Tu me demandes qui je suis ?


Je fouille depuis l'enfance à l'intérieur de moi pour découvrir l'identité de ce drôle d'être que je pense être. J'ai ce désir brûlant de savoir qui je suis ; je ne comprends pas trop encore ce malaise ressenti et persistant, inexplicable, qui ne me déplaît pas.


Qui suis-je destiné à être à travers ce savoir féminin qu’on me fait croire comme étant la seule nature supposément indispensable à mes sens, mes sentiments, mes obligations sociales, ma place de femme, mes choix, mes désirs, mes goûts, mes émotions, mes préférences ? Moi qui me sens blessé chaque jour par l'insulte de la féminité que je dois dégager et qui n'est pas mienne.


Il m'arrive parfois d'être si surpris par la vive réaction de mes parents quand je fais un choix qui s'éloigne des dites valeurs nobles de la féminité. En moi grandit un être qui s'oppose par sa volonté à être associé à la gent féminine. Ces notions féminines acquises par la force me mèneront sur le mauvais côté du chemin et brouilleront mon bien-être.


Je connais une bien petite partie de moi, celle que je reçois comme critique de la différence. C'est au fil du vieillissement que je détecte, que je perçois l'entier de l'être que j'aurais dû être à ma naissance. Pour le moment, il demeure une fable, une fabulation.


Y a-t-il un lieu de rencontre pour ces deux êtres pour ne former qu’un seul ? Je l'espère, simplement parce que je pourrai mettre en lumière le moi réel, je pourrai construire les bases de sa confiance en lui-même, des bases solides comme le roc.


Présentement, je vis une vie en retrait, je ne suis qu'une embryonnaire personne à la recherche de sa naissance pour être bien avec mon propre regard sur moi-même. Je me contamine de ce personnage féminin que je déteste tant. La peau de ce corps est trop étroite pour deux !


Je suis un mouton, un mouton dans ce troupeau social, qui suit ce qu'on lui dit de faire, comment être et penser. Je mens devant les autres sur mon identité propre pour faire plaisir, pour ne pas décevoir, par sécurité hors des ennuis sociaux. J'existe certes, en dehors de ma propre histoire.


Vais-je vivre cette grande aventure de la naissance à nouveau, cette ultime poussée qui me permettra le souffle de vie ? J'entends déjà l'écho du jugement.


Est-ce un rêve possible, cette rencontre peu banale, peut-être hasardeuse, même impossible ? C'est pourquoi, par préférence, je te garde, mon précieux, dans cette cellule crânienne en sécurité.


Faire un compromis à cette vie ? Pas question. Adulte, je vais quand même réussir à vivre selon mes propres règles anticonformistes. C'est égoïste pour certains qui sont dans ma vie, mais c'est ainsi. De nature, je déteste qu'on me dicte ce que je dois faire, comment le faire et quand le faire. Ce qui me rend intolérant, c'est de ne pas pouvoir vivre le moi en totalité.


Mon besoin d'affirmer l'autre m'expose régulièrement aux conflits. Je réagis sans réserve à ce qui provoque un malaise de l'être en moi, souvent par l'agressivité ou la colère. Pour me défendre, j'attaque. Qui s'y frotte, s'y pique. J'ai bien assez de vivre avec mes excès d'humeur impulsifs et incontrôlables, n'en mettez pas plus. Je préfère le retrait aux conflits mais si vous insistez, ne venez pas vous en prendre à moi par la suite.


Je suis assez pudique à déclarer mes difficultés et mes problèmes, je suis trop orgueilleux pour ça. Pour moi, manifester ma sensibilité et ma vulnérabilité est un signe de grande faiblesse. J'apprécie peu qu'on me demande de confier ce que je tente de planquer dans ma tête, surtout si c'est pour m'aider. Comme tout le monde, j'ai droit à mon jardin secret. J'ai plutôt tendance à trouver moi-même mes propres solutions. Si je veux, j'y arrive.


Outre mon besoin d'être, je suis peu exigeant. Mon appartement est surtout un refuge avec un ameublement simple, ordinaire, assez épuré. Je n'aime pas trop les babioles qui ne servent à rien. Contrairement à ma mère, je ne suis pas un conservateur ; je me débarrasse de ce qui m'ennuie.


Je ne suis pas le plus vaniteux, je ne tiens pas du tout à briller aux yeux des autres, cela me met mal à l'aise. J'aime faire les choses seul pour être fier de moi-même, cela me suffit.


La romance, très peu pour moi ; même aujourd'hui, cela n'a pas beaucoup changé. J'ai ma façon de voir le couple qui ne plaît pas à toutes ces dames, mais c'est comme ça. Ma façon de gérer ma vie sentimentale est complexe et souvent incomprise par mes partenaires. La plupart de mes ruptures se sont faites rapidement. Pas de tournage autour du pot.


Ma philosophie : je ne peux me mettre du côté des idéologies communes et collectives de la société actuelle ; elle est réductrice de la diversité. Je privilégie celles qui s'inscrivent dans la lutte pour un monde pour tous dans l'égalité des droits. Le militantisme me convient donc très bien.


Extrait du journal personnel (souvenirs) de Samuel

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