Tout au long de mon parcours de transition, j'ai souvent douté de mon "passing". Malgré les encouragements des autres, qui me disaient que je passais bien et que jamais ils n'auraient deviné, je ne pouvais m'empêcher de me sentir incertain. Cette lutte interne a été une constante dans ma vie.
Aujourd'hui, je réalise que je ne suis pas seul dans cette expérience. Beaucoup d'autres personnes trans partagent les mêmes sentiments d'insécurité et de doute quant à leur apparence et à leur "passing". C'est une réalité difficile à affronter, surtout dans une société qui valorise fortement les normes de genre binaires et restrictives.
Je crois que notre mémoire prend beaucoup de temps à oublier les traits du passé, qu'ils soient féminins ou masculins. Notre cerveau est lent à s'adapter à notre nouvelle image, et il peut être difficile de se voir comme nous sommes vraiment. Après 18 ans de transition, quand je regarde de vieilles photos, je ne me reconnais plus. Ces images du passé semblent appartenir à une autre personne, à une autre vie.
Pourtant, malgré ces luttes, je suis reconnaissant pour le chemin que j'ai parcouru. Chaque petit pas vers l'acceptation de moi-même a été une victoire, une affirmation de ma véritable identité. Je réalise maintenant que mon "passing" n'est pas une mesure de ma valeur en tant que personne. Mon identité de genre ne dépend pas de la façon dont les autres me voient, mais de la façon dont je me vois et dont je me sens à l'intérieur.
Extrait du journal personnel (souvenirs) de Samuel
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