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  • zenitudetrans

Braver les vagues de la dysphorie


Jusqu’à l’âge de 43 ans, chaque jour était comme une lutte constante contre une marée d'émotions tumultueuses, exacerbée par le poids de la dysphorie de genre. L'anxiété m'étreignait, comme si elle cherchait à étouffer toute lueur d'authenticité et de bonheur. Les sourires étaient forcés, dissimulant les tourments intérieurs d'une identité niée, d'une vérité refoulée.


Les périodes de dépression, telles des tempêtes furieuses, ravageaient mon être, laissant derrière elles un paysage de désespoir et d'auto-rejet. Les pensées suicidaires, comme des sirènes tentatrices, chantaient des promesses de paix dans l'oubli, dans l'effacement de cette douleur lancinante qui me rongeait.


Aujourd'hui, lorsque je me retourne sur ce chemin parcouru, il semble que ces souvenirs appartiennent à une autre vie, à un autre moi. Comme si j'avais vécu dans l'ombre de mon authenticité, regardant à travers le prisme déformant de la dysphorie qui transformait chaque instant en une lutte pour l'acceptation de soi.


La route vers la guérison n'a pas été sans embûches. Elle a été pavée de luttes intérieures, de questionnements incessants et de combats pour une identité niée par la société et par moi-même. Mais dans chaque bataille, j'ai trouvé une parcelle de vérité, une once de courage pour affronter mes démons les plus profonds.


Peu à peu, j'ai commencé à émerger de l'ombre de la dysphorie. J'ai appris à écouter la voix authentique qui résonnait en moi, à accepter et à célébrer la personne que j'étais vraiment. J'ai trouvé des alliés, des communautés de soutien qui m'ont offert amour, compréhension et acceptation inconditionnels.


Aujourd'hui, je me tiens debout sur le rivage, regardant en arrière les vagues tumultueuses de mon passé. Elles ne m'engloutissent plus, car je suis en paix avec moi-même, avec mon identité trans. Chaque jour est une victoire, un pas de plus vers l'authenticité, vers la liberté d'être pleinement moi-même.


Bien que les cicatrices de ma dysphorie demeurent, elles sont désormais des témoins de ma force, de ma résilience, de ma capacité à surmonter les défis les plus difficiles. Je suis reconnaissant pour chaque instant de paix, pour chaque sourire sincère qui trouve maintenant sa place sur mon visage.


Aujourd'hui, je peux affirmer avec certitude que je suis en vie. Je ne suis plus en train de survivre dans les limbes de la dysphorie, mais j'apprends à vivre pleinement, à embrasser chaque aspect de mon identité avec gratitude et amour. Et pour cela, je suis infiniment reconnaissant.


Extrait du journal personnel (souvenirs) de Samuel

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