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  • zenitudetrans

"Entre les murs de la peur"


Dès mes premiers souvenirs, j'ai constamment cédé à mes peurs. Elles ont agi comme des chaînes, restreignant ma liberté, s'accrochant à moi telles des sangsues, aspirant toute mon énergie. Chaque situation hors de ma zone de confort était perçue comme une montagne infranchissable. La peur me poussait à la rétractation, à la fuite, à la discrétion, même au sein d'une foule. Elle me rongeait, façonnant mon enfance, mon adolescence, et persistait jusqu'au début de ma transition. Les peurs m'ont appris à mentir pour éviter les conflits, pour maintenir une façade de normalité sociale, inventant un nouveau vécu pour chaque situation.


La crainte du regard des autres face à ma différence, la terreur de l'échec, la peur du rejet, de la folie, du jugement, du ridicule, de l'intimité, des relations, de l'inconnu, de décevoir, de ne pas être aimé... Toutes ces peurs formaient une prison, m'ôtant le pouvoir de choisir ma voie, mes opinions, mes sentiments, mes attirances, mes préférences.


Ainsi, j'ai grandi sous l'égide de la peur et de la souffrance. Progressivement, la solitude est devenue ma meilleure alliée contre cette tyrannie de la peur.


Mon mantra était imprégné de sentiments négatifs : la vulnérabilité, l'impuissance, le désarroi face à la vie qui m'était imposée, la réticence quant à mon avenir, tout cela me plongeait dans une profonde mélancolie. J'hésitais à m'ouvrir aux autres par crainte du rejet. Les normes féminines qui m'étaient imposées me révoltaient, et j'étais mal à l'aise dans ce corps de femme.


Je ressentais une aversion chaque fois que je devais exposer ce corps nu. Je doutais de ceux qui prétendaient m'aimer, incapables de comprendre leur sentiment à mon égard.


La peur imprégnait chaque aspect de ma vie : la honte envers ma famille, la crainte de m'exprimer, la terreur de la colère divine, la peur de moi-même, de commettre l'irréparable. Une pagaille de peurs régnait dans mon esprit.


Dans ma solitude, je trouvais refuge. Mon appartement, mon havre de paix, m'offrait sécurité et réconfort, devenant mon sanctuaire de paix.


L'omniprésence du mot "peur" dans ce texte témoigne de son emprise sur ma vie.


Extrait du journal personnel (souvenirs) de Samuel

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