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  • zenitudetrans

"Les tourments de l'insomnie et les questions du cœur"


3h du matin, je n'ai pas encore trouvé le sommeil. Dans à peine 15 heures, nous allons rencontrer le psy ensemble. Je suis inquiet : quelle tempête allons-nous essuyer encore ce soir ? Je sais, ce n'est pas la première que nous traversons, mais celle-là me préoccupe plus que les autres. Moi, je me tourmente, toi, tu dors si paisiblement.


Qu'est-ce qui se cache au fond de ton cœur ? Ce cœur que j'ai connu si aimant jadis, je l'ai déjà ressenti si fort. Bat-il au même rythme pour moi qu'autrefois ? Ai-je oublié au fil du temps son écho rassurant quand je me reposais sur ta poitrine ?


Connais-tu bien le mien, ce cœur qui bat pour toi, ses battements rythmiques et cadencés ? As-tu remarqué que depuis un certain temps, ses pulsations sont moins harmonieuses, ses palpitations syncopées par la peur que tu me quittes ?


Je me souviens en 2005, quand le tien est tombé malade et qu'il a eu besoin d'une petite intervention pour reprendre de sa vitalité. J'étais si malheureux, je ne pouvais me résoudre à le voir s'éteindre.


Pour une fois, j'ai parlé à Dieu, au cas où il existerait vraiment. Je l'ai maudit, ce Dieu, en lui disant : « Tu es un vrai salaud. Il est trop tôt pour que tu l'arraches à ma vie. Je veux encore entendre son cœur battre auprès du mien. Je me sens tellement impuissant que j'en suis réduit à te supplier de me la laisser encore quelques années. »


Est-ce que je t'ai dit à quel point j'ai eu peur ? Bien sûr que non, j'ai oublié. Mais j'ai remercié Dieu. Et j'ai compris pourquoi je t'aimais.


Va-t-on s'aimer malgré ce grand bouleversement transitoire du corps, mais aussi du couple et de l'amour ? Vas-tu m'aimer même si mes pensées ne sont plus celles auxquelles tu t'es habitué, même si mes gestes sont différents de ceux que tu aimais, même si mon regard se pose sur toi transformé ? Toi aussi, tu as changé, mais chaque jour je t'ai choisi. Pourtant, je ne me suis pas choisi moi-même.


M'aimeras-tu quand même, parce qu'au fond, tu me connais un peu ? Mon corps va changer, mais je demeure le même... Va-t-on... Je ne sais pas... Se découvrir meilleurs qu'avant... Rallumer une nouvelle flamme...


Si je pouvais lire dans ton cœur en cette minute même, juste pour me rassurer, pour me déculpabiliser de me sentir égoïste en pensant un peu à moi, pour apaiser mon esprit et sombrer dans un doux sommeil.


Mon esprit est comme du barbelé, torturé, troué de doutes.


Extrait du journal personnel (souvenirs) de Samuel

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