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  • zenitudetrans

"Une réunion d'équipe au paroles blessantes"


Une réunion d'équipe, un moment censé être propice à la collaboration, à la créativité et à la solidarité. Cependant, il suffit parfois d'une seule phrase pour ternir l'atmosphère et rappeler que toutes les batailles pour l'égalité ne sont pas encore gagnées. C'est ce que j'ai vécu lorsque ma chef d'équipe a lancé une blague inappropriée sur les animatrices d'un autre centre de jour.


La scène était surréaliste. Nous étions en pleine discussion sur les projets à venir, lorsque soudainement, la bombe est tombée. "Les lesbiennes de l'autre côté", a-t-elle dit, comme si c'était une plaisanterie banale, sans importance. Mais pour moi, c'était bien plus que ça.

C'était une insulte, une réduction de la dignité et de l'humanité des personnes LGBT.


Intérieurement, j'étais furieux. Comment pouvait-elle dire quelque chose d'aussi irrespectueux, aussi discriminatoire, en présence de toute l'équipe ? Mais je savais aussi que je devais agir, que je ne pouvais pas rester silencieux face à une telle injustice. Alors, j'ai pris une profonde inspiration et j'ai dit : "Attention, tu ne sais pas si en réalité en disant cela tu n'offenses pas un.e collègue près de toi qui n'aimerait pas entendre ces propos que tu dis si ouvertement à tes collègues."


Ma réaction a été vive, mais nécessaire. Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion d'exprimer mon désaccord, ma désapprobation. Mais une fois la réunion terminée, une question me taraudait l'esprit : que dirait ma chef d'équipe aux autres en mon absence si elle savait que je suis trans et en processus de faire ma transition et de surcroit en couple lesbien ?


Cette pensée était comme un poids sur mes épaules. Dans un monde idéal, je voudrais croire que ma chef d'équipe me soutiendrait, qu'elle respecterait mon identité de genre et qu'elle ne laisserait pas ses préjugés influencer son jugement. Mais la réalité est souvent bien différente. Les personnes LGBT font encore face à de nombreuses discriminations et stigmatisations, même dans des environnements professionnels soi-disant progressistes.


Je me suis demandé si ma chef d'équipe me verrait toujours de la même manière si elle connaissait ma véritable identité. Est-ce qu'elle me traiterait avec le même respect, la même dignité ? Ou est-ce que je deviendrais soudainement un objet de curiosité, de mépris, de discrimination ?


Ces questions sont douloureuses, mais elles sont malheureusement nécessaires. Elles reflètent la réalité de nombreux individus LGBT qui doivent vivre avec la peur constante d'être rejetés, discriminés ou maltraités en raison de leur identité de genre. Mais malgré cette peur, malgré cette incertitude, je refuse de me laisser intimider. Je refuse de me cacher ou de me taire.


En parlant ouvertement de mon expérience, en partageant mes pensées et mes sentiments, j'espère encourager d'autres personnes LGBT à faire de même. Nous ne devrions jamais avoir à cacher qui nous sommes, à avoir honte de notre identité. Nous méritons tous d'être traités avec respect, dignité et compassion, que ce soit dans une salle de réunion, sur notre lieu de travail ou dans la société en général.


Alors, je continuerai à défendre mes convictions, à lutter contre l'injustice et à faire entendre ma voix. Parce que je crois fermement en un avenir où chacun, quelle que soit son identité de genre, pourra vivre librement, authentiquement et sans crainte. Et tant que nous serons nombreux à nous battre pour cette cause, je sais que ce futur est possible.


Extrait du journal personnel (Souvenirs 2006) de Samuel


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