Né dans la mauvaise époque

"Y'a comme un décalage entre mon époque de 1960 où on ignorait tout de la transidentité et moi qui souffre d'un genre différent. Je ne suis pas né dans la bonne époque."

Dans les années 1960, le monde semblait si différent. C'était une époque où la transidentité était encore largement méconnue, où les personnes comme moi se sentaient souvent seules et incomprises. C'était une époque où la société imposait des normes rigides de genre, où la diversité était souvent étouffée au nom de la conformité.

Je me souviens de ces jours où je me sentais comme un étranger dans mon propre corps, comme si je ne pouvais pas trouver ma place dans ce monde qui semblait si étroit et si restreint. Je me sentais comme un personnage d'une époque différente, un anachronisme vivant dans un monde qui ne comprenait pas qui j'étais vraiment.

Et pourtant, même si je ne suis pas né dans la bonne époque, je refuse de laisser le passé dicter mon avenir. Je refuse de me laisser enfermer dans les limites étroites du temps et de l'espace. Parce que la vérité, c'est que je suis ici et maintenant, dans ce moment précis, et c'est là que je vais trouver ma force, ma voix, ma vérité.

Oui, il y a un décalage entre mon époque et moi, mais c'est ce décalage qui me rend unique, qui me donne la capacité de défier les normes et les attentes de la société. C'est ce décalage qui me pousse à être fier de qui je suis, même lorsque le monde ne comprend pas toujours.

Alors, peu importe les défis auxquels je suis confronté, peu importe les obstacles sur mon chemin, je sais que je suis né pour être moi-même, peu importe l'époque. Et c'est cette certitude qui me guide, qui me donne la force de continuer à avancer, même lorsque le passé semble peser lourdement sur mes épaules. Parce que je suis ici et maintenant, et c'est là que je vais vivre ma vie avec courage, avec détermination, avec fierté.

Dans un monde qui évolue constamment, il y a eu des progrès remarquables en matière de compréhension et d'acceptation de la transidentité. Aujourd'hui, nous disposons de ressources, de soutiens et de communautés qui n'existaient pas dans les années 1960. Cela donne un certain espoir pour l'avenir, même si le chemin à parcourir est encore long.

Il est réconfortant de voir qu'il y a des alliés, des personnes qui se tiennent à nos côtés, prêtes à défendre nos droits et à lutter contre la discrimination. Ces voix bienveillantes sont comme des phares dans la nuit, nous guidant vers un avenir plus inclusif et plus juste pour tous.

Alors, même si je suis né dans une époque où la transidentité était mal comprise et souvent stigmatisée, je suis reconnaissant pour les progrès que nous avons accomplis et pour les personnes qui continuent à se battre pour un monde où chacun est libre d'être pleinement lui-même, peu importe son genre. C'est une lueur d'espoir dans un monde parfois sombre, une promesse de jours meilleurs à venir. Et pour cela, je suis profondément reconnaissant.

Extrait du journal personnel (souvenirs) Samuel