Lorsque je partage ma souffrance transidentitaire avec mes amis, une réponse revient souvent : "Tourne la page". C'est presque ironique, car si ma vie était un livre, j'aurais probablement écrit l'histoire différemment.
Tourner la page. C'est une expression simple, une invitation à laisser derrière soi les chapitres douloureux et à avancer vers de nouveaux horizons. Mais pour moi, ce n'est pas si simple. Ma transition de genre, ma lutte pour être pleinement moi-même, ce n'est pas quelque chose que l'on peut simplement mettre de côté et oublier.
Si ma vie était un livre, je voudrais écrire chaque chapitre avec soin, avec intention. Je voudrais que chaque page raconte une histoire de courage, de résilience, de découverte de soi. Je ne voudrais pas simplement tourner la page sur les moments difficiles, mais plutôt les reconnaître, les accepter et les intégrer dans mon récit de vie.
Et pourtant, je comprends l'intention derrière ces mots. Mes amis veulent me voir heureux, épanoui, libre de toute douleur et de tout chagrin. Ils veulent que je trouve la paix et la sérénité que je mérite. Mais parfois, la douleur et la lutte font partie intégrante de notre chemin vers la guérison et l'acceptation de soi.
Alors, plutôt que de simplement tourner la page, peut-être pourrions-nous envisager de relire certains chapitres avec un nouveau regard. Peut-être pourrions-nous trouver de la force et de la résilience dans les moments difficiles, et apprendre de nos expériences pour devenir plus forts, plus sages, plus compatissants.
Si ma vie était un livre, je voudrais que chaque chapitre soit une leçon, une inspiration, un témoignage de la capacité de l'être humain à surmonter les épreuves et à trouver la lumière même dans les moments les plus sombres. Et je suis reconnaissant d'avoir des amis qui sont prêts à tourner les pages avec moi, peu importe où notre histoire nous mène.
Extrait du journal personnel (souvenirs) de Samuel
Comments