À 17 ans, j'ai ressenti un appel profond à l'aventure, un désir viscéral de découvrir le monde au-delà des limites familières de ma petite ville. J'avais besoin d'air, de liberté, de chercher ailleurs quelque chose qui me semblait manquer dans ma vie quotidienne. C'était comme si une force intérieure me poussait à partir, à explorer, à me trouver moi-même loin des conventions et des attentes de mon environnement.
Avec tout mes économies en poche totalisant 500$ et une volonté farouche, j'ai pris la décision audacieuse de partir avec ma copine faire le tour du Canada sur le pouce. Pour moi, c'était une chance de découvrir le pays sous un angle différent, de rencontrer des gens nouveaux, de vivre des expériences uniques et de me connecter avec la nature et moi-même d'une manière profonde et authentique.
Bien sûr, mes parents étaient loin d'être enchantés par l'idée. Leurs craintes pour ma sécurité étaient palpables, et je pouvais lire l'inquiétude dans leurs yeux de parents protecteurs. Deux jeunes filles sur le pouce, exposées aux aléas de la route et aux dangers potentiels, c'était suffisant pour nourrir toutes sortes de scénarios d'horreur dans leur esprit.
Malgré leurs réticences, je savais au fond de moi que je devais suivre cette impulsion, cette voix intérieure qui me disait que c'était le bon moment, le bon chemin pour moi. J'ai essayé de les rassurer autant que possible, de leur promettre de rester en contact, de faire preuve de prudence et de bon sens tout au long de notre périple. Mais au fond de moi, je savais que c'était un voyage que je devais entreprendre, non seulement pour découvrir le monde, mais aussi pour me découvrir moi-même.
Et ainsi, avec le courage de l'inconnu comme seul guide et une confiance fragile mais résolue dans mon propre instinct, nous avons commencé notre voyage. Nous avons traversé des paysages grandioses, rencontré des gens formidables, et vécu des moments de pure magie et de liberté indescriptible. Chaque jour apportait son lot de défis et d'aventures, mais nous étions déterminées à suivre notre chemin, à découvrir ce que le monde avait à nous offrir.
Avec mes allures de garçon manqué, je me faisais souvent dire "jeune homme", et curieusement, ces mots étaient un véritable velours à mes oreilles. Ils résonnaient avec une sorte de vérité que je n'avais pas encore entendu dans mon patelin, mais qui me semblait étrangement familière et réconfortante.
Ce voyage sur le pouce d'une durée de 2 mois a été bien plus qu'une simple escapade. C'était une expérience transformatrice, une leçon de vie qui m'a appris à faire confiance à mon intuition, à embrasser l'inconnu avec courage et à suivre mon propre chemin, peu importe les obstacles. Et même si mes parents n'ont jamais vraiment compris mon besoin de partir, je sais au fond de moi que c'était la meilleure décision que j'ai jamais prise. Parce que parfois, pour se trouver, il faut avoir le courage de se perdre un peu, de se chercher ailleurs, loin des sentiers battus et des chemins tracés. Et c'est précisément ce que j'ai fait, et ce que je continuerai de faire, parce que c'est là que je trouve vraiment la liberté, la joie et la véritable essence de qui je suis.
Extrait de journal personnel (souvenirs) de Samuel
Comments